Communiqué de presse du mardi 26 janvier 2010
COMMUNIQUÉ À LA PRESSE
mardi 26 janvier 2010
« Sommes-nous des pions ? » C'est la question que se posent les enseignants du collège Jean Moulin de Montreuil (93100) depuis vendredi 22 janvier 2010.
Ce jour-là, un enseignant a appris par la principale de l'établissement que son poste était confié à une autre personne, nommée en tant que titulaire du poste, et ce dès le lundi suivant (25 janvier 2010). La principale elle-même s'est vu notifier cette décision par courrier électronique le jeudi 21 janvier en fin de journée, par ailleurs jour de grève nationale dans la fonction publique.
Les équipes pédagogiques du collège sont révoltées par ces pratiques kafkaïennes et par l'absence de réponse à leurs inquiétudes. Ils ont adressé lundi 25 janvier une multitude de fax, de recommandés et de courriers électroniques au Rectorat et à l'Inspection Académique de Créteil, auxquels la seule réponse a été un rendez-vous fixé au vendredi 29 janvier à 17h !
Indignés, ils ont cessé le travail mardi 26 janvier à 13h, jusqu'à la décision de maintien de leur collègue dans son poste.
Le collègue concerné, Titulaire sur Zone de Remplacement en poste à l'année, dans l'établissement depuis trois ans, a signé le 1er septembre 2009 le procès verbal d'installation l'assurant de son affectation sur son poste au collège jusqu'au 31 août 2010.
Quelle est donc la valeur de la signature d'un fonctionnaire remplaçant sur ce qu'il considère légitimement comme son contrat de travail, si l'administration peut unilatéralement le modifier ?
Où sont l'intérêt des élèves, de la continuité pédagogique et éducative, et l'intérêt du fonctionnement de l'établissement scolaire si un personnel investi dans son travail et au-delà (représentant titulaire au conseil d'administration, au conseil de discipline, pilotage de divers projets éducatifs pour le collège et les élèves) peut être évincé ? Dans une académie où la stabilité des équipes éducatives est prônée par les autorités, la situation des TZR empire constamment, au détriment des élèves.
Que dire de la précarité du statut de fonctionnaire si un titulaire peut se voir privé d'un poste dont il était assuré de la durée d'un an, pour finalement, en cours d'année, n'être envoyé sur aucune autre affectation ? Comment ne pas être solidaire de l'angoisse d'un collègue contraint à une attente insupportable ?
Les enseignants du collège Jean Moulin de Montreuil, que ce fait accompli inquiète et révolte vivement, s'interrogent : seront-ils un jour sommés de quitter leur poste dans les plus brefs délais au motif qu'une autre personne les y remplacera ?